Retraite encore une fois
La première raison des difficultés du financement des retraites, vient des exonérations des cotisations patronales sous les fallacieux prétextes de la compétitivité et du coût du travail. Si tout le monde payait sa part, les difficultés dues à la démographie seraient repoussés ultérieurement. Et il y a des caisses de secours. Quant au coût du travail, quand il coûte cela veut dire qu'il ne rapporte pas, donc que le type qui bosse ne fout rien et le patron le vire. Quand il garde un travailleur, c’est qu’il lui rapporte de l’argent. Et pour la compétitivité, les chiffres montrent que les dividendes et les salaires des patrons gonflent énormément, notamment depuis qu’il y a Macron. En fait ce qu'ils économisent en exonérations, ils le reversent en dividendes pour les rentiers. De plus, les grosses entreprises, multinationales sont aussi exemptées, une véritable entreprise de démolition du du financement des retraites et de son système par répartition. Deux raisons : ce système prend sur le capital et cela veut dire, moins d'argent pour les actionnaire et les patrons ; d'autre part, le système néolibéral veut imposer le système par capitalisation. Le principe c'est le chacun pour soi, engraisser les assureurs (avec le risque de faillite de l'entreprise privée), et casser le système qui avait été mis en place par le CNR d'inspiration communiste. C'est purement idéologique.
Or, il y a un calcul simple : avec le système par répartition, on paye des fonctionnaires aux salaires peu enviables. Avec le système par capitalisation, on paye les salaires du privé, les dividendes, les patrons, et le bénéfice de l'assureur. Cela veut dire que là où il existe actuellement un salaire socialisé, la part sociale irait directement dans la poche des assureurs. Cela n'est pas difficile à comprendre, et pourtant la propagande médiatique de droite prend le dessus.
Pour ce qui est des propositions de la gauche pour conserver le système par répartition :
- Augmentation des cotisations sociales : la hausse est modérée. Problème pour les néolibéraux : cela prend sur le capital reversé en dividendes.
- Contribution des hauts revenus et des grandes entreprises : là aussi, ça prend sur les dividendes.
- Suppression des niches fiscales qui favorisent uniquement les très hauts revenus.
- Revalorisation des salaires : en augmentant les salaires, les cotisations sociales augmenteraient mécaniquement, ce qui renforcerait les ressources du système. Et cela ne serait que justice puisque le pouvoir d'achat des bas salaires a tellement baissé que nous avons désormais des travailleurs pauvres. Là aussi, c'est à prendre sur le capital.
Quand la droite soulève l'argument de la compétitivité, c'est pour ne pas baisser la part de capital sur laquelle les actionnaires et les patrons se rémunèrent. Or, entre 2020 et 2023, les dividendes ont augmenté de 45%. Dans le même temps les Français ont perdu du pouvoir d'achat en travaillant.
Quant à l'âge de départ, il y a plusieurs raisons pour laquelle il faut qu'il baisse :
- Tout d'abord pour que ceux qui ont commencé jeune et qui ont eu un métier pénible puissent bénéficier d'un temps de retraite aussi longtemps que ceux qui ont un métier moins pénible et qui gagnent beaucoup d'argent par rapport à eux. Cela s'appelle la justice sociale. Parce qu'actuellement, ces gens qui ont travaillé longtemps avec un métier pénible, ont une espérance de vie au départ en retraite de 14 ans de moins que les cadres qui bénéficient aussi de meilleures pensions de retraite. Ce système est ignoble !
- L'autre raison est écologique. La catastrophe est due à notre quantité de production de choses inutiles avec un système industriel hyper polluant. Il faut absolument produire beaucoup moins. Cela veut dire travailler moins. Encore qu'on pourrait aussi inventer des métiers autour de la qualité de la vie. En premier lieu dans le domaine de la santé. Un autre est l'éducation. Etc.
- Ce qu'on ne cite jamais, c'est aussi le temps pour le citoyen de s'impliquer dans la vie démocratique. Cela demande du temps aussi surtout si le peuple exerçait le RIC.
Enfin, il faut avoir à l’esprit ces célèbres propos du milliardaire Warren Buffet qui datent de 2005 : « Il y a une lutte des classes, bien sûr, mais c'est ma classe, celle des riches, qui fait la guerre. Et nous gagnons. » Quant à Macron, il démantèle sans scrupule le système social français qui était une fierté mondiale. Cela étant dit, les gouvernements précédents, y compris les traîtres de gauches, ont savamment entrepris cette casse (précisément depuis 2003, tournant néolibéral).
Une autre chose qu'il faut garder à l'esprit si on a un tant soit peu l'esprit solidaire : les services publics et le système social représentent le patrimoine des gens modestes.
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